Protégeons le Diable de mer, gardien des fonds marins corses

Un article en collaboration avec le fonds de dotation Ross’Wild, partenaire de l’expédition Diable de mer 2025.

Dans les eaux limpides et profondes de l’île de beauté, le Diable de mer glisse silencieusement, incarnant la finesse et l’importance des écosystèmes marins de la Méditerranée. Discrète, méconnue et souvent ignorée, cette créature participe au fonctionnement de l’écosystème marin en régulant par la filtration massive de la colonne d’eau les populations de petits poissons et d’invertébrés, contribuant ainsi à l’équilibre fragile de son environnement.

Pourtant, le Diable de mer se trouve aujourd’hui confronté à de nombreuses menaces : la pollution, la dégradation de ses habitats, les chocs accidentels avec des bateaux et la pression de la pêche intensive. En Méditerranée, la population de l’espèce est estimée à seulement une dizaine de milliers d’individus, un chiffre critique qui met en lumière l’urgence de protéger cette espèce aujourd’hui classée En Danger d’extinction sur la Liste Rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

 

Des actions concrètes et de terrain

Face à cette réalité environnementale, l’association AILERONS mène des actions de conservation ciblées, soutenues financièrement entre autres par le fonds de dotation Ross’Wild, fondé par la marque française Agapara et profondément engagé dans la défense de la faune marine.

Sensibilisation et engagement scientifique communautaire

Le réseau de sciences participatives ELASMED a été mis en place pour impliquer les pêcheurs, les plaisanciers et les citoyens dans le suivi des populations de raies et de requins. Grâce à cette initiative, la centralisation et le traitement des observations de terrain permettent de collecter des données cruciales pour mieux comprendre les besoins et l’écologie des espèces menacées comme le Diable de mer. Cartographies, statistiques, saisonnalités, hotspots sont autant d’informations qui sont extraites de ce travail réalisé à l’échelle nationale et qui serviront à orienter à terme la protection de l’espèce.

Expéditions scientifiques en mer

Des missions de suivi sont menées chaque année depuis 2019 à bord de voiliers, permettant d’observer les raies au large dans leur habitat naturel. Ces expéditions offrent l’opportunité de poser des balises sur les individus, afin d’étudier leur comportement et de récolter des informations essentielles pour leur protection. Les migrations de ces grandes nageuses sont finement étudiées, ainsi que leurs comportements de reproduction.

Sauvetage

Lorsqu’une raie se retrouve blessée ou en détresse, l’association accompagne ou guide les secours sur place, et lorsque nécessaire, met en œuvre des moyens dédiés, par exemple en cas de besoin de soins vétérinaires ou de sauvetage. Pouvant peser plus de 200 kg et ne survivant pas en aquarium, la priorité est donnée à mettre en œuvre des moyens d’urgence pour ramener les individus au large. En cas de besoin, des autopsies peuvent également être menées dans des laboratoires spécialisés afin d’essayer de comprendre les raisons de ces échouages.

En unissant leurs efforts, AILERONS et Ross’Wild s’engagent activement pour la conservation du Diable de mer en Méditerranée française au sein de cet écosystème marin d’exception. Sauver cette espèce, c’est préserver l’écosystème du grand large dans son ensemble et assurer ainsi la résilience du milieu marin pour les générations futures.

Agapara a créé la sneaker La Piana, inspirée par les fonds marins corses. Une partie des bénéfices issus de la vente de ce modèle contribue à la protection du Diable de mer.

Photo d’illustration article © Pierre-Etienne Larrous