Appel pour la protection du mako !

Requin mako ou taupe-bleu (c) Heinz Topercer

Appel européen pour la mise en oeuvre immédiate d'une politique de non rétention et de mesures efficaces d'atténuation des prises accessoires pour le requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus) dans l'Atlantique

Ce qui doit être fait :

  • Interdire immédiatement TOUTES les rétentions de requin taupe dans l’Atlantique
  • Mettre en œuvre les conseils scientifiques et les mesures de conservation pour minimiser la mortalité accidentelle

Conclusion des négociations 2020 pour le Mako 

Après de nombreuses délibérations, aucun consensus n’a été trouvé sur la proposition d’interdiction totale de pêche de Mako, seule solution proposée par le comité de la commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT). Le Canada, ainsi que l’appui de la Grande-Bretagne, le Sénégal, Taiwan et le Gabon, soutenaient une politique de non-rétention de requin Mako.

Pour l’Union Européenne et les Etats-Unis, la proposition de l’ICCAT n’a pas semblé pertinente, puisque sans rétention il y aurait moins de visibilité sur la situation démographique des requins Mako. L’UE et les Etats-Unis avancent ainsi que jetés en mer et donc non comptabilisés, il n’y aurait pas de baisse de la mortalité. L’UE indique qu’il est donc nécessaire de mettre en place un ensemble de mesures de gestion et d’adopter un plan à long terme pour s’assurer de la reconstitution du stock. L’UE propose d’adopter des mesures de reconstitution provisoires, qui comprendraient la fin des exemptions (Paragraphe 3 et 4 de la Reco 19-06) et l’introduction d’un total admissible de captures (TAC) pour mettre fin à la surpêche, tout en programmant des travaux d’intersessions pour continuer à améliorer le cadre de gestion du requin Mako.

En absence d’un accord, l’ICCAT repousse toutes décisions en été 2021. D’après les estimations du comité scientifique de l’ICCAT, si la pêche cesse définitivement, il faudrait 50 ans pour que l’espèce se reconstitue totalement.

Le requin-taupe bleu est classé par l’UICN  « en danger critique d’extinction  »

En plus de la classification de l’IUCN de 2019, il a également été inscrit à l’annexe II de la CITES selon les recommandations européennes. 

La situation est donc alarmante en Atlantique Nord où la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA) a révélé que les populations de Mako pourraient mettre jusqu’à 25 ans avant de se reconstituer en supposant que les efforts de pêche soient réduits à zéro. Dans la partie Sud-Atlantique, la situation semble moins préoccupante mais les projections se rapprochent de la situation très dégradée relevée au Nord. 

La CICTA a reporté la chute importante des populations de mako dans l’Atlantique Nord, et depuis 2017, invite à bannir la rétention et le transbordage du requin mako. Cependant la situation semble stagner.

Quelles mesures ?

Les prises actuelles ne permettront pas au stock de se reconstituer d’ici 2070.

Un TAC (Total Allowable Catch) de 500 t, y compris les rejets morts, a seulement 52% probabilité de reconstitution du stock en 2070.

Un TAC nul permettra de reconstituer le stock et sans surpêche d’ici 2045 avec un taux de 53% de probabilité.  Autrement dit, même si nous arrêtons de capturer des requins-taupes maintenant, les estimations scientifiques ne prévoient qu’une chance sur deux de reconstruire la population d’ici 2045.

Les requins Mako ont une croissance lente avec des caractéristiques biologiques vulnérables, ce qui signifie que la reconstruction de la population prendra des décennies. Un rapport 2019 du comité scientifique de l’ICCAT mis en garde que F (mortalité par pêche) était largement supérieure à F MSY ( Rendement maximal durable), avec une probabilité combinée de 90% de tous les modèles de être dans un état de surpêche et victime de surpêche.

Tableau des principales exportations en Europe

Les requins Mako sont majoritairement pêchés pour leur aileron, darnes et dans le cadre de pêche de loisir, sans limitation de capture internationale. Les débarquements totaux déclarés par l’ICCAT pour 2017 et 2018 étaient de 5902 t et 5547 t, respectivement, ce qui est à peu près le même que les quantités de captures annuelles pour 1994. Cependant, sans mise en place de quota ou de total autorisé de captures (TAC) pour les requins-taupes , les débarquements annuels ont largement augmenté entre 1994 et 2018. Dans un Rapport de 2019 , le Comité scientifique de l’ICCAT a noté que les captures de l’Atlantique Nord étaient passées de 2964 t en 2015 à 3347 t en 2016, puis ont diminué à 3116 t en 2017 et à 2388 t en 2018. Ces données démontrent la fluctuation des captures à un niveau assez élevé, bien qu’on ne connaisse pas précisément l’origine de la baisse ces dernières années.

Les navires de pêche de l’UE sont responsables de 60% des captures de mako en Atlantique Nord et d’environ 50% de toutes les captures de requin-taupe bleu dans l’Atlantique (déclaration 2018).

  • À la réunion de l’ICCAT de novembre 2019, le Canada s’est joint au Sénégal et à 14 autres pays (Gambie, Gabon, Panama, Libéria, Guatemala, Angola, El Salvador, Égypte, Norvège, Guinée Bissau, Uruguay, Japon, Chine et Taïwan) pour exhorter l’adoption internationale de non rétention de mako, suivant les conseils scientifiques. Des propositions divergentes des États-Unis et de l’UE ont empêché le consensus, reportant ainsi les décisions sur les recours internationaux à 2020.
  • En avril 2020, le Canada a annoncé l’interdiction de la rétention (mort ou vivant) du requin-taupe bleu de l’Atlantique Nord dans toute pêche qui interagit avec l’espèce. Cela se reflétera dans les conditions de licence pour les grandes pêcheries pélagiques à partir de la saison de pêche 2020/2021.
  • Le 27  Avril 2020, la Commission européenne a recommandé (A9-0089 / 2020) l’adoption du projet de décision du Conseil relative à la conclusion du protocole modifiant l’ICCAT (13447/2019 – C9-0187 / 2019 – 2019/0225 (NLE)) pour inclure la gestion des pêcheries de requins ciblées lors d’un vote à la majorité (2/3).

Agir à son échelle

Comment agir à son échelle?

Une question récurrente à laquelle vous trouverez ici les principaux éléments de réponse !

Même si vous n’habitez pas proche de la mer, que vous ne pêchez ou que vous ne plongez pas, quel que soit votre profil, si la passion de la protection des espèces marines vous anime, alors vous pouvez contribuer à votre échelle au combat que nous menons chaque jour.

Pétition StopFinning

J'agis !

En tant que citoyen et consommateur, je peux agir pour préserver les requins et raies !

Les Initiatives

Ailerons mène de front des actions pour faire avancer la réglementation et les mesures de protection des requins et raies

Je soutiens AILERONS

Que ce soit en faisant un don, en rejoignant notre association pour donner de votre temps et mettre au service des requins vos compétences ou tout simplement en sensibilisant votre entourage, vous pouvez agir concrètement!

Je me renseigne

Marché du requin

En se classant au 12e rang mondial en termes de captures avec 21 000 tonnes/an pêchées en moyenne entre 2000 et 2011, la France est une grande consommatrice de viande de requin. Le volume pêché est associé pour plus de la moitié (51%) à des petits requins de la famille des Squalidae (aiguillat commun – ou chien de mer -, roussette, émissole, …).

Sur les étals, n’achetez pas de saumonette! Contrairement à ce que l’on veut vous faire croire, il ne s’agit pas d’une sorte de petit saumon mais bien d’une de ces espèces de petits requins dont certaines sont par ailleurs menacées ou proches de l’être.

40% du volume restant relève de la capture de raies. Si certaines raies sont relativement communes, l’identification des espèces reste hasardeuse et nous ne sommes jamais assurés de la traçabilité des espèces de raies auxquelles appartiennent les ailes qui se retrouvent sur les étals ou dans les assiettes.

Attention donc à votre consommation de produits de la mer!

Le requin n’est pas toujours là où l’attend. Surimi bas de gamme, croquettes, plats cuisinés, sont tout autant de mets à éviter car ils peuvent directement contenir du requin ou de la raie. Parallèlement, il est primordial d’avoir à l’esprit que certaines techniques de pêche sont destructrices et non sélectives (sennes, palangres, DCP). Acheter une simple boite de thon, c’est accepter de participer à la destruction de populations de requins à l’autre bout du monde. La solution? Arrêter ces différents produits ou cibler une pêche locale plus responsable (ex : thons de ligne).

Du requin dans nos crèmes de beauté ?

En 2015, l’ONG Bloom publiait un rapport pointant du doigt l’utilisation de squalane dans les crèmes de beauté, et alertait des dérives que cette pratique pouvait engendrer. Face à l’état critique des populations de requins et de raies et des pressions anthropiques qu’ils subissent déjà, ajouter une telle exploitation pour des fins cosmétiques est alarmant et représente une réelle menace. Il est estimé que près de trois millions de requins de fond sont tués chaque année afin d’approvisionner la demande en huile de requin (étude Bloom, 2012). Face aux revendications des associations et ONG, beaucoup de compagnies avancent avoir changé leurs pratiques et remplacé le squalane par des substituts végétaux. Qu’en est-il réellement aujourd’hui ?

A l’origine, le squalène est issu de l’huile de foie de requin. C’est un lipide hydrocarboné retrouvé naturellement dans certaines plantes comme les oléagineux et chez certains animaux, notamment les requins, dont le foie en est très riche.

Quelle réglementation des requins et raies ?

Les requins et raies de Méditerranée sont pour plus de la moitié menacés d’extinction, selon le rapport de l’UICN 2016. À cause de leurs traits de vie (cycle de vie lent, prédation sur des espèces commerciales, etc.), la première menace qui pèse sur ces espèce est la pêche, et notamment en Méditerranée la capture accidentelle par les engins de pêche commerciale. La pêche de loisir, très développée en Méditerranée, constitue la seconde menace pour les chondrichtyens dans cette zone.

La réglementation est aujourd’hui complexe vis-à-vis des requins et raies. Face à ce constat, des mesures de réglementation ou d’interdiction de la pêche des requins et raies ont été prises par différents organismes (Instances européennes, CGPM, CICTA), dont les zones de compétence sont différentes, mais qui peuvent se chevaucher, que ce soit en Méditerranée ou en Atlantique. Ces mesures font l’objet de négociations, et peuvent être différentes en fonction des zones ou sujettes à des changements fréquents.

Risques et consommation ?

Les requins et raies peuvent contenir des niveaux élevés de polluants dans leur chair du fait de leur position supérieure dans la chaîne alimentaire.

Les concentrations de métaux lourds, notamment de mercure, sont plus élevées que chez les autres espèces de poissons couramment consommées. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le mercure est toxique pour les systèmes nerveux. Sa consommation peut entraîner des troubles neurologiques et comportementaux.

En évitant la consommation de requins et de raies, on évite une exposition potentielle à ces polluants !

Des ailerons dans nos avions ?

Vous avez prévu de voyager ? Renseignez-vous sur les compagnies aériennes choisies afin de savoir si elles participent au trafic mondialisé des ailerons de requins.

Plongeurs, plaisanciers, pêcheurs, professionnels de la mer ? Vous êtes tous susceptibles un jour de rencontrer un requin ou une raie. Les rencontres en milieu naturel sont rares pour la plupart des espèces alors n’hésitez pas à contacter AILERONS et à renseigner vos observations !

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